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Chavouot

Dernière mise à jour : 30 mai

Date: Sivan 6

2ème des Shalosh Regalim רגלים (fêtes de pèlerinage)

  • Traduction littérale : Semaines

  • Autres appellations : Hag haKatzir (fête de la moisson), Hatzeret (conclusion), Hag Zman Matane Toraténou (fête du Temps du Don de notre Torah), Hag Habikourim (offrandes des prémices)

  • Lectures associées : Meguila de Ruth, 10 Paroles (contenus dans parachiot ”Yitro” et “Vaet'hanane”), Haftara : Ezekiel 

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Marc Chagall, tapisserie réalisée pour l'État d'Israël, affichée à la Knesset (Hall Chagall), 1968

💡 Chavouot, en Synthèse

La fête célèbre le don de la Torah au peuple Juif sur le mont Sinaï  il y a plus de 3 300 ans. Chaque année, nous renouvelons notre acceptation de ce cadeau divin, et D.ieu « redonne » la Torah. 


Chavouot signifie « semaines » et marque l’achèvement de la période des 7 semaines du compte du Omer entre Pessa’h et Chavouot


La fête de Chavouot dure : 

  • 2 jours en Diaspora : précaution ancienne liée à l’incertitude du calendrier lunaire transmis, le calendrier juif était fixé par observation de la nouvelle lune à Jérusalem. Le 2ème jour est appelé Yom tov chéni shel galuyot  “le second jour de fête des communautés de l'exil

  • 1 jour en Israël : Torah = 6 Sivan, pas d’incertitude de date


Bien que la Torah écrite ne fasse pas explicitement le lien entre Chavouot et le Don de la Torah, la tradition orale (Talmud, midrashim) a institué ce lien comme central. 


Le lien symbolique du chiffre 3 (Talmud Chabbat 88a) :


La Torah fut donnée à un peuple triple (Cohen, Lévi, Israël), par un "troisième" (Moïse), le 3e jour du 3e mois → Cela renforce le lien entre pluralité et unité, thème central de Chavouot.

🔬 Chavouot, en Détails 

Chavouot est l’une des Chaloch régalim, l’une des 3 fêtes de pèlerinage instituées par la Torah (déhoarita) au cours desquelles il fallait se rendre au temple de Jérusalem pour y faire des offrandes. 

💡 l’expression ’Hag Sameah est initialement réservée uniquement aux fêtes de pèlerinage. 


La triple signification de la date du 6 Sivan :

  1. Don de la Torah

  2. Décès du Roi David

  3. Décès du Baal Chem Tov (fondateur du hassidisme).

→ Cela donne à Chavouot une dimension à la fois historique, messianique et mystique.


>Don de la Torah (Matan Torah)

La fête de Chavouot est la fête du don de la Torah à Moïse sur le Mont Sinaï. 


L’Eternel dit à Moïse « Dis au peuple de se purifier aujourd’hui et demain et de laver leurs vêtements, afin d’être prêts pour le 3ème jour, car le 3ème jour le Seigneur descendra à la vue de tout le peuple sur le mont Sinaï » (Chemot, 19)


Le grand événement de la Révélation sur le mont Sinaï a eu lieu le 6 Sivan, soit 50 jours après le début du décompte du Omer.


Il n’y a pas de lien explicite dans la Torah entre le don de la Torah et Chavouot. On ne sait pas vraiment comment cette fête est devenue celle du don de la Torah (on ne mentionne que la fête des moissons dans la Torah).


Les autres noms de la fête de Chavouot :

  • Nom éternel/spirituel : Hag Zman Matane Toraténou : Zman = temps, Matan = don, Tenou = notre 

  • Noms historiques/rituels

    • Hag haKatzir : fête de la moisson 

    • Hatzeret (dans le Talmud) : conclusion, car conclut la période du Omer

    • Hag Habikourim : le jour de la offrandes des prémices 


>Fête de la Moisson et des Prémices


Chavouot marque le début de l’été en Israël. Chacun pouvait offrir au Temple les prémices ou les 1ers fruits de l’été (bikourim). Ces prémices provenaient surtout des 7 fruits d’Israël

  1. Froment

  2. Orge 

  3. Raisin

  4. Figue

  5. Grenade

  6. Olive

  7. Datte


Au Temple de Jérusalem, les pèlerins étaient reçus en musique par les Lévites. Puis, les offrandes étaient déposées avant d’être distribuées aux Cohanim et aux Lévites. 


>Dix Commandements (עֲשֶׂרֶת הַדִּבְּרוֹת, Assereth ha-Dibroth)


Les 10 Paroles prennent un rôle important durant cette fête du don de la Torah. Tous les hébreux rassemblés au Mont Sinaï entendent les 10 Paroles, le reste de la Torah est seulement entendu par Moïse. Les 10 commandements sont donc reçus directement par D.ieu et le reste de la Torah a été dicté à Moïse. 


On lit les 10 commandement le matin de Chavouot : 5 commandements entre l’Homme et D.ieu et 5 commandements pour les Hommes entre eux


  1. Je suis l’Éternel, ton D.ieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclaves.

  2. Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi. Tu ne te feras point d’idole, ni toute image de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les adoreras point ; car moi, l’Éternel ton D.ieu, je suis un D.ieu jaloux, qui poursuis la faute des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération, pour ceux qui me haïssent ; et qui exerce la bienveillance jusqu’à la millième, pour ceux qui m’aiment et gardent mes commandements.

  3. Tu n’invoqueras point le nom de l’Éternel ton D.ieu en vain; car l’Éternel ne laisse point impuni celui qui invoque son nom en vain.

  4. Souviens-toi du jour du Chabbat pour le sanctifier. Durant six jours tu travailleras, et tu auras fait tout ton travail ; et le septième jour c’est le Chabbat pour l’Éternel ton D.ieu : tu ne feras aucun travail, toi, et ton fils et ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bétail, et l’étranger qui est dans tes murs. Car en six jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils renferment, et il s’est reposé le septième jour; c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du Chabbat et l’a sanctifié.

  5. Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel ton D.ieu t’accordera.

  6. Tu ne commettras pas d’homicide.

  7. Tu ne commettras pas d’adultère.

  8. Tu ne voleras pas.

  9. Ne rends point contre ton prochain un faux témoignage.

  10. Ne convoite pas la maison de ton prochain ; Ne convoite pas la femme de ton prochain, son esclave ni sa servante, son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain.


>Lectures de Chavouot


1. Meguila de Ruth 

Le récit se déroule à l’époque des Juges : époque suivant l’installation du peuple juif en Israël. 

Ces 3 lectures montrent les 3 rapports à la Torah : divine, mystique, réel.


Ruth était une princesse moabite d’un caractère d’une rare noblesse, qui devint l’arrière-grand-mère du Roi David. Elle était mécontente de l’idolâtrie de son peuple et, lorsque l’occasion s’en présenta, elle abandonna avec joie les titres royaux qu’elle possédait dans son pays pour mener une vie de pauvreté parmi des gens qu’elle admirait.


Et voilà comment cela se passa :


Ce fut à l’époque où les Juges régnaient sur Israël. Les enfants d’Israël n’observaient plus strictement les commandements de la Torah, ce qui leur avait valu la punition de D.ieu : une grande famine sévissait dans le pays.


À cette époque vivait un homme nommé Elimélekh. C’était un riche commerçant qui n’était pas habitué à la faim et à la pauvreté et il projetait d’échapper à cette misère en allant ailleurs. Il se rendit donc à Moab avec sa femme, Naomi, et ses deux fils.


Ruth devint l’amie de cette famille juive. Elle se mit à admirer leurs lois et leurs coutumes. Le mécontentement qu’elle avait toujours ressenti devant l’idolâtrie insensée de son peuple finit par se changer en répugnance. Aussi, lorsqu’un des fils de Naomi exprima le désir de l’épouser, Ruth en fut à la fois heureuse et fière. Elle n’avait aucun regret à la pensée de ce qu’elle abandonnait : une vie de luxe au palais, ses titres royaux, ainsi que la richesse et l’honneur dans un avenir plus ou moins proche. Elle ne voyait que l’égoïsme et la cruauté de son peuple, comparés aux qualités des Juifs auxquels elle s’était désormais attachée.


Mais, quelque temps après, Elimélekh et ses deux fils moururent. Naomi, devenue veuve, ne savait où aller ni que faire. Un beau jour, elle dit à Ruth et à son autre belle-fille Orpa, également moabite :


« Mes filles, il faut que je m’en aille. J’ai décidé de retourner dans ma ville natale, Bethléhem. La vie ne doit pas être agréable là-bas et il n’y a donc aucune raison que vous souffriez aussi. Acceptez le conseil que je vous donne et retournez à la maison de vos parents. Vos maris sont morts. Peut-être, dans votre pays, pourriez-vous vous remarier. Moi, j’ai perdu à tout jamais mes fils, mais vous qui êtes jeunes, vous pouvez trouver un autre mari. »


Orpa avait l’air triste. Finalement, elle embrassa sa belle-mère et lui dit au revoir. Mais Ruth, les larmes aux yeux, s’accrocha à Naomi en lui demandant de lui permettre d’aller avec elle. Elle la supplia en ces termes :


« Ne me presse pas de te quitter pour m’éloigner de toi : car où tu iras, j’irai ; où tu demeureras, je demeurerai. Ton peuple sera mon peuple, ton D.ieu sera mon D.ieu ; où tu mourras, je veux mourir et être ensevelie. Que l’Éternel me traite avec la rigueur la plus extrême, si rien autre que la mort me sépare de toi. »


Ruth savait très bien ce qu’elle faisait, car Naomi avait attiré son attention sur les difficultés que les Juifs rencontraient continuellement. Cependant, Ruth resta ferme dans sa résolution de suivre sa belle-mère et de rester fidèle à la religion qu’elle chérissait tant.


Plus tard, Ruth fut récompensée à juste titre de sa grandeur d’âme, mais, même au temps de sa pauvreté, elle ne regretta jamais.


Lorsque Ruth et Naomi arrivèrent dans le pays de Juda, la moisson battait son plein. Les deux femmes étaient fourbues de fatigue après leur long voyage. Ruth réussit à persuader Naomi de rester chez elle, tandis qu’elle se rendrait aux champs de Bethléem, afin de trouver quelque nourriture pour sa belle-mère et pour elle-même.


Ruth s’approcha d’un champ dans lequel de nombreux hommes étaient occupés à faucher le blé, tandis que d’autres le liaient en gerbes, l’entassaient sur les chars et le transportaient ailleurs.


D’une allure un peu hésitante, mais poussée par la faim et par la pensée qu’elle devait apporter coûte que coûte quelque chose à manger à sa chère belle-mère, Ruth entra dans le champ, s’assit et attendit sa chance.


Soudain, une voix agréable la fit sursauter : « Sois la bienvenue, étrangère. Viens plus loin dans le champ. Ne sois pas timide. Glane quelques épis et mange à ta faim ! »


L’homme qui lui parlait était Boaz, le propriétaire du champ. Boaz était Juge d’Israël à cette époque.


Ruth le remercia et glana quelques épis. Elle allait repartir, lorsque la même voix aimable la pria instamment de rester un petit peu et de ramasser ce que les moissonneurs avaient laissé dans les coins du champ comme « Péa » (coin : partie de la récolte qui doit être laissée debout pour les pauvres).


– Qu’est-ce que la Péa ?, demanda Ruth.


Et Boaz lui donna l’explication suivante :


– Dans notre Torah, il est indiqué que lorsque le propriétaire d’un champ fait la moisson, il doit laisser un coin du champ pour les pauvres, les nécessiteux et les étrangers, pour qu’ils viennent récolter eux-mêmes et en profitent.


Ruth ne cacha pas sa joie. Elle resta, coupa le blé dans un coin du champ et se prépara ensuite à aller chez elle.


– Il ne faut pas que tu partes déjà, dit Boaz. Pourquoi ne resterais-tu pas pour profiter du Léketh (glanure) ?


– Que signifie Léketh ?, demanda encore Ruth.


– Suivant notre Torah, lorsqu’un moissonneur a manqué de couper le blé avec sa faux, ou qu’il en laisse tomber, il lui est désormais interdit de prendre ce blé, et il doit le laisser pour que les pauvres et les étrangers puissent venir et le ramasser, expliqua Boaz patiemment. Ce faisant, il se disait qu’il n’avait jamais rencontré de dame d’aspect aussi noble.


Ruth ne dit rien mais ne vit aucune raison de ne pas profiter des lois de la Torah, qu’elle avait acceptées avec tant d’enthousiasme.


Après avoir rempli tout un panier, elle se dirigea vers Boaz pour le remercier de sa gentillesse avant de partir.


– Tu ne dois pas déjà partir, dit gentiment Boaz. Il reste encore la Chik’ha (gerbes oubliées) à prendre.


– “Les largesses de la Torah pour les moins fortunés sont illimitées !” s’écria Ruth. Mais veuillez avoir l’amabilité de m’expliquer le sens du mot Chik’ha.


– Lorsque le propriétaire d’un champ fait transporter le blé dans ses granges, il se peut que les ouvriers oublient quelques gerbes qui restent dans le champ. La Torah interdit aux ouvriers ou aux propriétaires de retourner pour les ramasser. Ces gerbes doivent rester pour les pauvres, les veuves, les orphelins et les étrangers.


Ruth fut heureuse de sa bonne fortune. Elle avait ramassé presque plus qu’elle ne pouvait porter. Naomi et elle avaient donc suffisamment de provisions pour vivre quelque temps. Elle remercia Boaz et celui-ci lui fit promettre de revenir. Entre-temps, Boaz s’était renseigné sur la belle étrangère qui avait capturé son cœur et avait découvert qu’elle était la belle-fille désormais veuve de Naomi.


💡Commentaire du Rav Cohen 

Un mal sans solution : Ruth, Orpah, David et Goliath

Elimeler + Naomie = 2 fils, maris de Ruth et Orpah (les moabites).


Elimeler était un grand dignitaire Juif habitant en Israël. Il avait pour épouse Naomie ainsi que deux fils. Elimeler et Naomie décidèrent de quitter Israël à la suite d’ue grave famine : ils sont partis vers le pays de Moav, à l’est du Jourdain. 


Ruth et Orpah étaient des filles de grandes familles moabites, non-juives. Elles se marièrent aux deux fils de Naomie et Elimeler. Peu de temps après le malheur survint : Elimeler mourut et peu après ses deux fils aussi, sans laisser d’enfants à Ruth ni Orpah. Naomie se retrouva seule avec ses deux belles-filles et souhaita alors repartir en Israël. Naomie propose à ses deux belles filles de la quitter et de faire leur propre chemin. Orpah pleure, embrasse Naomie et repart dans son pays. 


Ruth, elle, refuse farouchement de quitter sa belle-mère. Elle ne l’embrasse pas mais l’enlace.

« Ruth lui répondit : « Ne me force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi, car où tu iras, j’irai ; où tu t’arrêteras, je m’arrêterai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Où tu mourras, je mourrai ; et là je serai enterrée. Que le Seigneur me traite ainsi, qu’il fasse pire encore, si ce n’est pas la mort seule qui nous sépare ! » Ainsi Orpah repart et Ruth reste. Orpah verse 4 larmes et embrasse sa belle-mère, puis elle fait 40 pas avec elle avant que leurs chemins se séparent. 


👣 Orpa et les 40 pas — le Midrash

Le nombre 40 est important dans la Torah : les 40 jours de Moshe sur la Montagne, les 40 ans dans le Désert. Orpah est sincère lorsqu’elle pleure, mais elle s’en va.


Il faut mettre cet épisode en parallèle avec le combat de David et Goliath. Sous le règne du roi Chaoul, les Juifs étaient assiégés par les Philistins. L’un d’eux, Goliath, était un général des Philistins, un géant, qui harcelait particulièrement les Juifs. Chaque jour il venait les menacer et les insulter précisément aux heures où on récite le Ch’ma Israël. Il les a insultés comme cela pendant 40 jours, lors des deux récitations quotidiennes du Ch’ma. Le jeune David arrive un jour et assiste à ce spectacle. Il demande alors l’autorisation du roi Chaoul pour combattre Goliath avec sa fronde et ses 5 pierres. Il fait ainsi tomber Goliath


Comment se fait-il que Goliath sache précisément à quelles heures du jour les Juifs récitaient le Ch’ma ? Pourquoi faisait-il tant de mal ? Le Talmud nous apprend que David et Goliath étaient cousins. Ils étaient cousins éloignés. En effet David descend de Ruth et Goliath de Orpah.]


Suite à leur départ, Ruth et Naomie sont arrivées en Israël. Elles étaient pauvres et n’avaient plus rien. Selon une loi de la Torah : « leket, chira, pea ». Cette loi impose de donner aux pauvres.

- Leket : si un ou deux épis tombent des mains de propriétaires terriens lors de la récolte, ils doivent les laisser par terre pour que les pauvres puissent les ramasser et se nourrir.

- Chira : si l’on oublie de mettre des bottes de récolte dans la grange, on doit les laisser pour que les pauvres les récupèrent et se nourrissent

- Pea : on doit laisser les coins de son terrain pour que les pauvres puissent s’installer

Il y a aussi la dîme de 10% des richesses qui est réservée aux pauvres.


C’est par ces 3 lois que Ruth rencontre son deuxième mari, Boaz. Boaz était justement un neveu d’Elimeler, son ancien beau-père décédé (Elimeler avait un frère, Salomon, qui a eu Boaz). Donc Ruth est la cousine par alliance de Boaz et elle devient sa femme. Boaz avait beaucoup d’égards pour Ruth et lui permettait de récupérer beaucoup de nourriture sur sa propriété. Une fois mariés Ruth et Boaz ont eu Oved, qui a eu Mishaï, qui a eu David. Ruth est donc l’arrière-grand-mère du roi David. On sait que le Mashia’h viendra de la lignée de David, donc de la lignée de Ruth, une convertie moabite. 


De son côté Orpah a eu 4 fils : Ichbi, Madaï, Saf et Goliath. Goliath est donc le fils de Orpah et forcément cela implique qu’il est bien plus vieux que David (arrière-petit-fils de Ruth). 

Le Talmud nous dit que Orpah a oublié tout ce qu’elle avait de sa vie de juive auprès de sa belle-famille pendant 10 ans, et que sur la route pour retourner chez elle en Moab elle a décidé d’avoir une vie libertine et dissolue. 

Cette vie dissolue à la suite de son départ est symbolisée dans la Torah par un changement dans son nom : on n’écrit plus « Orpah » mais « Horpah » (ou Khorpah ? => Rifout = le grain écrasé). Dans le nouveau nom il y a l’idée d’une graine écrasée, d’un rapport incontrôlé. A l’origine son premier nom « Orpah » vient de « Oref », la nuque => Orpah a montré sa nuque à sa belle-mère en la quittant. 

Le Talmud dit que les 4 larmes versées par Orpah en quittant sa belle-mère lui ont permis d’avoir ses 4 fils. Et il dit aussi que les 40 jours où Goliath a eu « la possibilité » d’insulter et de maudire les Juifs sont la rétribution des 40 pas qu’Orpah a fait auprès de sa belle mère avant de la quitter. 

Pourquoi Orpah a-t-elle fait ce choix d’une vie dissolue ? Quand elle a quitté sa belle-mère elle a pleuré et elle était sincère.  Chimchon (Samson) par exemple, même en étant emprisonné, n’a jamais cédé à cette tentation alors qu’il était un homme très beau et à qui de très belles femmes, y compris des princesses, rendaient visite. 

La Guemara dit « Les enfants de celle qui a embrassé vont tomber entre les mains des enfants de celle qui a enlacé. » 


Orpah et Ruth n’ont pas été imprégnées de la même façon par le judaïsme pendant les 10 années passées dans leur belle famille. A chaque pas que Orpah faisait aux côtés de sa belle-mère avant de partir, elle s’éloignait du judaïsme. Elle avait encore son ancienne vie de Moav inscrite en elle. Or les gens de Moav étaient connus pour assouvir ouvertement leurs instincts, sans morale ni retenue. Une fois seule et sans les repères de sa belle-famille, Orpah, étant peu imprégnée par le judaïsme, s’est vite retrouvée angoissée et dans des contradictions terribles.

Elle a transmis ces contradictions à son fils Goliath : celui-ci, alors qu’il descend finalement d’une femme qui a été juive, se met à maudire les Juifs exactement aux heures du Ch’ma. En Yiddish, le terme « maudire » comprend une réflexivité qui est synonyme de « se maudire » => maudire et se maudire, est le même mot. Quand il maudit les Juifs, Goliath se fait du mal à lui-même, tout comme sa mère Orpah n’a pas réussi à résoudre ses contradictions internes. Elle ne s’est pas tournée entièrement vers le judaïsme et dès qu’elle a été seule elle est retournée en arrière. [Raphaël ajoute que les antisémites se haïssent avant tout eux-mêmes]. 


Ruth au contraire a maîtrisé son ambivalence, elle a choisi. Elle a su choisir une voie. Elle a fait un choix, aussi difficile soit-il. Et par cette voie, elle a résolu ses contradictions internes. 


Conclusion


Nous avons tous Orpah et Ruth en nous. Nous avons des contradictions en nous et il nous faut les résoudre. Cela passe par un choix, qui est de prendre la bonne voie. Ca n’est pas facile, mais après, comme Ruth, on peut se retourner et contempler son passé et le chemin parcouru avec fierté. La résolution des ambivalences qu’on porte nous permet de ne plus souffrir et d’avoir une vie meilleure.


Hélas il arrive souvent que beaucoup de gens ne sachent même pas qu’ils sont traversés par des contradictions.  Le but est d'arriver à la « dvekout », l’attachement. L’idée du lien, d’enlacer est centrale ; Ruth a enlacé sa belle-mère. Le roi David a écrit le Téhilim, le livre des Louanges (encore l’idée de lien). Dans ce livre, il explique que sa vie entière, même roi, a été faite de dangers et de péripéties. Il explique qu’il a survécu grâce à son attachement à D. C’est son attachement à D. qui l’a sauvé des dangers et de la mort. 


2. Haftara d’Ézekiel  (Ézéchiel 1:1–28 et 3:12)

Ce texte est connu comme "la vision du Merkava" - la vision du Char céleste, un des passages les plus mystérieux et mystiques du Tanakh.


Ce récit y exprime la vision du prophète Ézekiel qui aperçoit des créatures tirant un char. Il a une vision de l’œuvre de D.ieu à ce moment. 


Ce que voit Ézéchiel :

  • Quatre créatures vivantes (חַיּוֹת) avec quatre faces : homme, lion, bœuf, aigle.

  • Roues dans les roues ("ofan", אֽוֹפַן) capables de se déplacer dans toutes les directions.

  • Un trône d’éclat saphir au-dessus de ces créatures.

  • La gloire de D.ieu (כְּבוֹד־יְהוָה) reposant au sommet.


Pourquoi cette Haftara est-elle lue à Chavouot ?

Chavouot = révélation de la Torah. Au Mont Sinaï, le peuple voit et entend des choses dépassant le monde physique. La vision d’Ézéchiel est une autre expérience de révélation, une des plus intenses du Tanakh. Cela fait écho à Matan Torah : dans les deux cas, le monde spirituel “descend” dans le monde matériel.


💡Ézéchiel décrit l’ordre céleste, d’une intensité telle que le texte est considéré comme réservé aux initiés : la Mishna (Haguiga 2:1) interdit d’enseigner ces versets à plus d’un élève à la fois (très complexe et mystique). Son enseignement est possible uniquement en tête à tête.


🔵 Chavouot, en Pratique

  1. 🕯️🕯️ Les femmes allument les bougies de la fête pour accueillir celle-ci, le 1er et 2nd soir

    1. Bénédiction 1 : להדליק נר של יום טוב

    2. Bénédiction 2 : שהחיינו

  2. 📖 Tikoun Leïl Chavouot : une tradition est de demeurer éveillé toute la nuit en étudiant la Torah ou du Zohar le 1er soir. Étudier la Torah permet de faire rentrer ses paroles en en cherchant le sens. On veille pour étudier car le don s’est fait après une nuit blanche. L’étude nocturne est vue comme réparation du fait que les Bné Israël se sont endormis avant le don de la Torah.

  3. 🕍 Le 1er jour à la synagogue, au cours de Cha’harit, nous lisons les Dix Commandements et la paracha Yitro qui évoque le don de la Torah (10 Commandements également mentionnés dans la paracha Vaet'hanane)

  4. Dans certaines communautés : on lit le Livre de Ruth, la plus célèbre convertie de l’histoire juive, car le Roi David (qui quitta ce monde à Chavouot) était un descendant de Ruth la Moabite.

  5. Lecture de la la Haftara associée est celle d’Ezékiel 

  6. Comme lors des autres fêtes, des repas festifs sont consommés et aucun « travail » ne peut être accompli. 

  7. 🧀🥛Il est de coutume de consommer des aliments lactés pour se souvenir que nos ancêtres n’ont pas eu le temps de faire cachériser leurs ustensiles pour y faire cuire de la viande car venaient tout  juste de recevoir les lois de la cacherout. Témoignage de leur attachement immédiat et dévoué à la halakha nouvellement reçue.

  8. 🌸La symbolique des fleurs est présente pour célébrer cette fête des moissons et rappelle la floraison miraculeuse du Mont Sinaï au moment du Don de la Torah.

  9. Le 2nd jour de Chavouot, la prière de Yizkor, à la mémoire des disparus, est récitée

Quizz Chavouot

1 – Que signifie le terme « Chavouot » ?

Semaines. Chavoua au singulier.


2 – Quel grand événement a eu lieu à Chavouot ?

Le jour de Chavouot eut lieu le don de la Torah à Moïse et aux hébreux sur le Mont Sinaï.


3 – Qu’a-t-on l’habitude de manger à Chavouot ?

Des laitages, rappelant le moment où les règles de la cacherout ont été données.


4 – Qu’est-ce qu’une fête de pèlerinage ?

Trois fois par an, lors de Pessah’, Souccot et Chavouot, les juifs se rendaient au Temple de

Jérusalem pour offrir des sacrifices.


5 – Combien de jours s’écoulent entre Pessah’ et Chavouot ?

50 jours ou 7 semaines.


6 – Combien de jours durent la fête de Chavouot ?

1j en Israël et 2j en diaspora.


7 – Comment sont décorées les synagogues pour la fête de Chavouot ?

Les synagogues sont décorées de plantes et de fleurs pour rappeler la montagne du Sinaï au moment de la Révélation divine.


8 - Quel rapport y-a-t-il entre Pessah’ et Chavouot ?

Pessah’ symbolise la libération physique des hébreux et Chavouot représente leur libération spirituelle.


9 – Quelle meguilat lisons-nous à Chavouot ?

Nous lisons la meguilat de Ruth, qui raconte sa conversion emblématique.


10 – Comment dit-on les « fêtes de pèlerinage » en hébreu ?

Les Chaloch Régalim.




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