Tou Bichevat
- Julian (Caleb)

- 8 mai 2024
- 10 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 avr.
Date: Chevat 15
Traduction littérale : 15 du mois de Chevat
Autre appellation : Nouvel an des arbres

Marc Chagall, "In the Land of the Gods", 1967
💡Tou Bichevat, en Synthèse
Tou Bichevat est désigné par la mishna (recueil des lois orales) comme le nouvel an des arbres (roch hachana la'ilan). C’est à cette époque de l’année que les arbres les plus précoces de la terre d’Israël émergent de leur sommeil hivernal et entament un nouveau cycle de floraison.
Comment observer la fête ?
Il est d’usage de consommer des fruits, en particuliers le 7 fruits d’Israël :
Blé : symbole de l’âme divine
Orge : aspect matériel
Raisin : la joie
Figue : les vêtements (les premiers vêtements mentionnés dans la Torah furent créés à partir de feuilles de figuiers)
Grenade : les mitsvot
Olive : de l’amertume à la douceur
Datte : le miel
L’ordre de la dégustation s’effectue selon un « seder » s’accompagnant de bénédictions. (cf. vidéo explicative)
🔬Tou Bichevat, en Détails
Lorsqu’on prend la valeur numérique des lettres dans le mot Tou, on observe
Tet (ט); Vav (ו) valant 9 + 6 = 15.
On aurait pu choisir les lettres faisant 10 + 5 tout simplement (soit le י et le ה) mais ces lettres se retrouve dans le tétragramme.
Compléments sur les 7 fruits d’Israël
Source : Loubavitch
1. Le Blé - l'âme divine
C’est l’aliment des hommes par excellence. Dans ce sens, il souligne l’humain en l’homme, il représente son âme Divine et le service de D.ieu, tout de spirituel, qui l’exprime. Grâce à lui, lier tout son être à la Divinité devient possible. Quand s’ouvrent de nouvelles synagogues, des endroits de prières et de retrouvailles avec soi-même, animés par une centaine de délégués enthousiaste, c’est cela qui apparaît. Quand, tout à côté de son lieu de vie quotidienne, où qu’on soit, qui que l’on soit et quoi qu’on fasse, une lumière spirituelle se met à briller, c’est aussi l’âme qui rayonne.
2. L'Orge - l'aspect matériel
C’est traditionnellement une nourriture donnée aux animaux. Nos Sages en ont fait le symbole de l’aspect matériel de l’homme, de sa corporalité. Cela n’est pas négatif car il revient à chacun de raffiner sa propre dimension physique, par la force de son âme, pour en faire un des moyens du service Divin. Découvrir D.ieu dans sa vie de tous les jours, n’est-ce pas le rêve de tous ? C’est ainsi que ce moment privilégié d’un certain culte du corps prend sens: vacances devenant des universités d’été pour les adultes, des centres aérés pour les enfants. C’est également ainsi que des repas cachères sont proposés au plus près des universités et des lieux de travail – une nourriture pour le corps… et pour l’âme. Par ces actions, ils cessent d’être en opposition.
3. Le Raisin - la joie
C’est un fruit prodigieux dont le produit – le vin – « réjouit le cœur de l’homme » dans toutes ses dimensions, spirituelle et matérielle. On se saurait mieux dire qu’il est la représentation même de la joie. Et celle-ci est indispensable car elle brise les barrières, repousse les limites et conduit aux éternelles avancées. Elle est le secret de toutes les victoires. L’année juive est ainsi jalonnée d’événements festifs, parsemée d’allégresse : 19 Kislev, allumages publics de ‘Hanouccah, Siyoum HaRambam, parade de Lag Baomer. Des réjouissances qui complètent le calendrier traditionnel des fêtes, de Souccot à Chavouot en passant par Pourim et Pessa’h. La joie est partout, elle guide nos pas.
4. La Figue - les vêtements
Les premiers vêtements mentionnés dans la Torah furent créés à partir de feuilles de figuiers. La figue en est restée le rappel. Le vêtement est l’instrument du contact avec l’extérieur, comme ces « vêtements » quasi spirituels que sont la pensée, la parole et l’action, véritables outils d’expression de l’âme. Ce sont ces vêtements-là qu’il faut élever en révélant leur vrai nature. Car, au-delà de leur apparence, éclairés par l’effort de l’âme, ils peuvent devenir des « vêtements de lumière ». Pour cela, il existe un chemin : l’étude, la recherche de la connaissance et de la sagesse, la réflexion qui conduit à l’action. Les rendez-vous d’étude en Ile-de-France, l’édition de livres, de brochures explicatives sur les fêtes ou les Mitsvot, de la « Sidra de la semaine », site internet, serveur vocal « Lé’haïm » etc. en sont autant de points d’accès.
5. La Grenade - les Mitsvot
Chacun est « empli de Mitsvot comme la grenade est pleine de grains » disent nos Sages. Car, au-delà même des « vêtements », il appartient à tous de spiritualiser le monde par l’accomplissement des commandements de D.ieu. Le judaïsme sait que le monde est perfectible. Il sait que l’utiliser pour un usage de sainteté le rend saint. Nous en possédons la force. Nous avons aussi le mode d’emploi de la création : les commandements de D.ieu dans leur pratique quotidienne. Pour cela, le Beth Loubavitch est au côté de chacun : mise des Téfiline, bénédiction sur le Loulav à Souccot, pose de Mézouza… Tout un monde de Bien.
6. L'Olive - de l'amertume à la douceur
L’olive est, par nature, un fruit amer. Il ne devient comestible que par un effort de transformation. Pour cela, il représente l’amertume qu’il faut transformer en douceur par l’action résolue. C’est alors seulement qu’il révèle sa richesse. Nous connaissons tous ces situations de la vie où tout paraît amer. Certains ne peuvent découvrir le chemin de la transformation nécessaire que si on leur vient en aide. Les temps sont difficiles, dit-on parfois. A nous de les rendre beaux pour tous. Le bonheur est trop précieux pour que certains en soient exclus. Les visites régulières aux familles isolées et aux malades, l’aide aux familles, le soutien lors des naissances ou pour les mariages etc. sont les déclinaisons indispensables de ce principe.
7. La Datte - le miel
Ce fruit est ici la source d’un véritable délice : le miel. Pourtant, il faut tant de labeur et de patience pour parvenir à ce stade ultime. Le palmier ne produit de dattes qu’au bout de soixante-dix ans enseigne le Zohar. Mais, lorsqu’on sait y consacrer l’effort nécessaire, le résultat est immanquablement au rendez-vous : la douceur du miel. Il ne faut sans doute pas moins d’attention pour assurer une éducation juive authentique, ouverte et chaleureuse, à tous les enfants. Ecole Beth ‘Haya Mouchka, jardins d’enfants, crèches, sans oublier les Talmud Torah : c’est sans doute un investissement lourd mais, demain, la récolte sera sans pareille.
Shmita
Année sabbatique définie par la Torah pour l’agriculture : tous les 7 ans, les agriculteurs juifs doivent observer une année de repos complet de la terre, comme les humains doivent le faire le 7ème jour de la semaine ainsi que l’indique Dieu à Moïse : « Mais la septième année sera un shabbat, un temps de repos pour la terre, un shabbat en l’honneur de l’Éternel : tu n’ensemenceras point ton champ, et tu ne tailleras point ta vigne.»
Yovel
Jubilé
Le Jubilé a pour but d’empêcher l’appropriation par un seul de tout un héritage. Le « compteur de propriété » est remis à zéro tous les 50 ans. Cette notion a pour origine le passage suivant du Lévitique 25 – 8,10 : « Tu compteras chez toi 7 années Chabbatiques, 7 fois 7 années, de sorte que la période de ces 7 années Chabbatiques te feras 49 ans. Vous sanctifierez cette 50ème année, en proclamant, dans le pays, la liberté pour tous ceux qui l’habitent. »
🔵Tou Bichevat, en Pratique
1. Le Blé
On commence la dégustation avec un gâteau à base de blé ou/et d'orge. C'est
le blé qui inaugure l'éloge des fruits de la terre d'Israël. "Une terre qui produit le blé et l'orge" (Deutéronome VIII, 8). Le blé, cité 30 fois dans la Bible, est l'aliment de base de l'homme.
🔵 Avant la consommation, on récite la bénédiction suivante :
Baroukh ata ado-naï élo-énou mélekh aolam boré miné mézonot
Loué sois-Tu Eternel, notre D. Roi de | ‘univers qui crée toutes sortes d'aliments.
2. L’Olive
Ensuite on prend une olive. L'olivier qui vit très vieux, millénaire dit-on, symbolise
l'ancienneté, et ses feuilles persistantes, l’opiniâtreté. De son fruit, on tire par
pression, l'huile, qui donne la lumière (de la Ménora du Temple), et qui sert à la
consécration du roi ou du grand prêtre (le Messie, le Machia‘h est littéralement
| l'Oint). Le fruit vert, confit dans la saumure et consommé comme olive de table,
nous enseigne que l'amer s'adoucit par le travail et le temps... L'olive est citée 38
fois dans la Bible : « … tes fils seront comme des plants d'olivier autour de la table
» (Psaumes CXXVIII, 3).
🔵 Avant la consommation, on récitera la bénédiction :
Baroukh ata ado-naï élo-énou mélekh aolam boré péri aèts
Loué sois-Tu Eternel, notre D. Roi de | ‘univers qui crée qui crée le fruit de l'arbre.
3. La Datte
On enchaîne avec la datte : symbole de la douceur. Quand la Torah fait référence
au miel, il s'agit du sucre de la datte. Si même ses branches (palmes) servent à
réaliser une mitsva (le loulav à Soukot), ses graines, pourvues d'un albumen
oléagineux donnent l'huile de palmiste. "Le juste fleurit comme le palmier dattier" (Psaumes XCII, 13) est l'une des 12 mentions de la datte dans la Bible. Il n'est plus nécessaire et il est même interdit de répéter la bénédiction.
Par contre, si on déguste un fruit nouveau, de la nouvelle récolte, on fera la bénédiction :
Baroukh ata ado-naï élo-énou mélekh aolam chéhéh'éyanou vékiyémanou véiguianou lazémane azé
Loué sois-Tu Eternel, notre D. Roi de l'univers qui nous a fait vivre et atteindre cette époque-ci.
4. Le Raisin
Ensuite, on mange le raisin, si souvent mentionné dans la tradition juive. Le raisin donne le vin qui occupe une place de choix dans le culte : d'où l'obligation de ne consommer que du vin où du jus de raisin kacher, mais il peut également être le tremplin vers la déchéance à travers l'alcoolisme.
Les choses prennent leur sens par rapport à l'orientation induite par l'homme. Tel est le sens de cet adage talmudique : "quand entre le vin, le secret sort". Le raisin est mentionné 19 fois la Bible, et le vin 141 fois, comme : "Et le vin réjouit le cœur de l'homme". (Psaumes CIV:15).
1ère coupe de Vin 🍷
🔵On boit la 1ère coupe de vin blanc, après avoir récité la bénédiction boré peri haguefen
5. La Figue
Selon la Torah (Genèse 3, 7), les feuilles de figue ont servi à couvrir la nudité d'Adam et Eve après leur faute. On retrouve des figues, "après que Nabuchodonosor, roi de Babylone eut exilé de Jérusalem et amené à Babylone Yékhonia roi de Juda... et ceci dans deux corbeilles qui étaient placées devant le sanctuaire de D. L'une contenait des figues excellentes et l'autre des figues extrêmement mauvaises." (pour la suite, cf. Jérémie XXIV).
Même si pour les botanistes, elle est un “faux fruit", du fait qu'elle n'a ni coquille, ni pépin, ni noyaux ou autre déchet, la figue devient le fruit par excellence. Elle apparaît 39 fois dans la Bible. « Comme les premiers fruits mûrs sur le figuier, j'avais considéré vos ancêtres. » (Osée IX : 10).
6. La Grenade
En hébreu, la grenade, évoque l'élévation (Rimon : Ram), mais aussi le prélèvement (TeRouma). Le prophète Jérémie nous enseigne que cent grenades d'airain se trouvaient sur les colonnes du Temple de Jérusalem, alors que la Torah nous apprend qu'elles se trouvaient tout autour de la bordure de la robe du grand prêtre (36 devant et 36 derrière) comme cela est mentionné dans Exode XXVII, 33. Ces grenades grelots annonçaient le passage du pontife et permettaient aux gens impurs de s'écarter de lui.
On retrouve la grenade 32 fois dans la Bible. "Que nous puissions être remplis de Mitsvot comme la grenade" souhaite-t-on le soir de Roch Hachana ; pourquoi pas à Tou Bichvat ?
7. Le Cédrat
Il fut, selon un avis rabbinique, le fruit de l'arbre de la Connaissance du bien et mal. (Selon d'autres, il s'agissait du raisin ou du blé).
Attention, en général, on ne fait pas la bénédiction de chéhéh'éyanou sur le cédrat car on l'a déjà dite à Soukot, en faisant la bénédiction sur le loulav. L'étrog n'est pas mentionné nominativement dans la Bible, mais uniquement comme péri etz hadar, "fruit du bel arbre".
8. La Pomme
La pomme est surtout mentionnée dans le Cantique des Cantiques. Le “champ
de pommes" se trouve abondamment cité dans la Kabbale.
A propos du doux parfum qui émane des vêtements de Jacob, venant recevoir la bénédiction de son père Isaac (Genèse XXVII, 27), le midrach enseigne que ses vêtements provenaient du paradis, dont les pommes exhalaient un parfum enivrant (la fameuse pomme d'Adam). La pomme est mentionnée 6 fois dans la Bible. "L'odeur de tes narines - par où D. insuffla l'âme à l'homme - est comme celle des pommiers". (Cantique des Cantiques VII, 9).
2ème coupe de Vin 🍷🍷
🔵 On boit ensuite la 2ème coupe de vin blanc mélangé à un peu de vin rouge.
9. La Noix
La noix évoque la boîte crânienne, la coque de la noix ressemble au cerveau (cerneau). La noix egoz a pour valeur numérique 17 qui est égale au mot tov (bon).
Composées de quatre parties, les kabbalistes y décèlent les quatre lettres du nom divin ou Tétragramme, (Zohar Il 15 B).
Il n'existe qu'une seule mention de la noix dans la Bible : "Vers le verger des noyers je suis descendue". (Cantique des Cantiques VI:11).
10. L’Amande
Réputée pour sa promptitude, l'amande arrive à maturation (après la chute de la fleur) en 21 jours. Cela n'est pas sans évoquer les trois semaines qui séparent le 17 tamouz du 9 Av (période de deuil).
La branche d'amandier fleurie confirma, aux yeux de tout Israël, l'élection d'Aaron (Nombres XVII 33) et inaugura la prophétie de Jérémie (Jérémie 1,11). Déjà dans la Torah, les amandes sont envoyées comme offrande par Jacob au vice-roi d'Egypte (qu'il ne sait pas être son fils Joseph) afin de "l'amadouer". (Genèse XLIII, 11).
11. La Caroube
Le caroubier, à l'opposé de l'amandier, est très long à donner des fruits (70 ans), il symbolise l'investissement d'efforts des générations précédentes pour les suivantes. Comme le cédrat, le caroubier est nommément absent de la Bible.
Un jour, alors que Hony marchait sur la route, il vit un homme qui plantait un caroubier :
“- Combien d'années faut-il pour qu'un caroubier porte des fruits ? demanda Hony.
- Soixante-dix ans, répondit le paysan.
- Et tu ne te demandes pas si tu vas vivre 70 ans, si tu vas pouvoir manger de ses fruits ?
- Dès ma jeunesse, j'ai trouvé des caroubiers, mes ancêtres en ont donc planté pour moi, de la même façon j'en plante pour mes descendants...” (Talmud de Babylone : Taanit 23 a).
12. La Poire
A vous de chercher sa symbolique…
3ème coupe de Vin 🍷🍷🍷
🔵 On boit la 3ème coupe de vin moitié rouge moitié blanc.
4ème coupe de Vin 🍷🍷🍷🍷
🔵 On termine avec la 4ème coupe de vin rouge additionnée d'un peu de vin
blanc.




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